A LOST SNGING TOWN IN ARIZONES

film - performance

mercredi 27 novembre | 19 heures | Toulouse | Le Vent des Signes

Revenons à l’expérience enchantée des premières projections :

quand le cinéma était vivant !

Le temps d’un western parlé en direct, avec des pistoleros fardés, des cow-boys chanteurs, des canyons en stuc et des duels dans les dust bowls, revivons l’ÂGE D’OR, avant qu’Hollywood n’ait tout ripoliné.


Au début du XXe siècle, au Japon, l'incompréhension des spectateurs devant le nouvel art cinématographique (d’ailleurs, était-ce un art ?) fit surgir un nouveau métier : le benshi, celui qui se place devant l’écran pour narrer ce qui se déroule dans l’image.

Un acteur de théâtre raconte aux spectateurs, en direct, le film qui se déroule devant eux. Et la narration peut devenir assez libre...

À l'invitation du festival Synchro – festival de ciné-concerts – et du théâtre le Vent des Signes, Charles Robinson imagine une projection parlée à partir d'un western, en rejouant ce dispositif.

Durée : 1 heure 


 

 

parution : février 2023

 

Nous devrions être assistés par le numérique, mais nous sommes altérés, intoxiqués, dévorés. Derrière l’écran lisse de nos machines rôde une hallucination. Cela donne envie d’explorer le cloud et les langages binaires, de rencontrer les boss déments, les petites mains, les paumés, les oracles. Leur bruissement continu accuse notre solitude. Dans la guerre entre l’homme et la machine, où trouver le réel ?

 

"— Au départ, les amis, il y avait des fruits et des feuilles. Il fallait tendre le bras. C’était fatigant. Les branches grimpaient pour nous humilier, nous montrer qui était la Nature.
Les branches n’étaient pas bienveillantes.
Alors le marchand est sorti du temple. Avec les vendeurs, ils se sont pris les mains. Ils ont prié ensemble. Ils ont dansé. Ils ont pleuré et chanté toute la nuit. Puis le marchand a décroché des fruits. Il en a jeté une poignée dans un trou. Il a posé une feuille sur le trou. Il venait d’inventer le couvercle. Le packaging ! La boîte merveilleuse.
Les fruits, il y en a partout : aucun intérêt. Mais avec un couvercle : les autres fruits deviennent nuls.
Think different."


J'accepte, pièce pour deux comédiennes, deux comédiens, et toutes sortes d'instruments numériques.

Imaginée avec le Groupe Merci

créée au théâtre de Châtillon en mars 2022
reprise au théâtre Garonne, Toulouse, en septembre 2022
Puis à CIRCa, en janvier 2023

 

Merci au Groupe Merci, à Sabine Chevalier et aux éditions Espaces 34



 


Les amis, laissez-moi vous raconter la plus belle fable de l’univers. Au départ, il y avait des fruits et des feuilles. C’était chiant. Il fallait tendre le bras. C’était vraiment fatigant. Les branches grimpaient pour nous humilier et nous montrer qui était la Nature. 

Alors le marchand est sorti du temple installé sur la grand-route, et il a posé des petites machines hyper pratiques, des gadgets ingénieux, des services adaptés à ma life pour pimenter, simplifier la vie ou l’augmenter.
Nous avions découvert l’appareillage.
Quel étrange bonheur.

J’ACCEPTE est une chasse au secret enfoui, au deep blue qui gît dans les services et les serveurs, une chasse aux indices, aux mots-clés, aux identifiants qui l’un après l’autre enfoncent notre défiance et obtiennent notre consentement.

J’accepte l’obscurité du monde.
J’accepte d’avoir peur et j’accepte la médication.
J’accepte d’être augmenté.
J’accepte d’être diminué.
J’accepte d’être vidé.
J'accepte.


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création Groupe Merci
avec l’auteur Charles Robinson, Objet nocturne n°29
écriture, processus de refroidissement des hypothèses Charles Robinson
mise en scène, scénographie, mise en irruption Joël Fesel
création vidéo Xano Martinez
création lumière, pare-feu Raphaël Sevet
création musicale, bruitiste Boris Billier
construction Hadrien Albouy, Stéphane Chipeaux-Dardé
production, diffusion (devance même nos désirs) Céline Maufra
irruption (comédien·ne·s) Catherine Beilin, Georges Campagnac, Marc Ravayrol, Louise Tardif
remerciements Marie-Laure Hée et le laboratoire In Cookies Project

 

pratique au théâtre Garonne, Toulouse
avec le théâtre Sorano
du 21 septembre au 1er octobre 2022


No More Spleen

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performance chorégraphique

Frank Micheletti & Charles Robinson

samedi 16 avril | Paris | théâtre de l'Étoile du Nord


Oublie tes histoires de bâtons, de lances et d’épées, de choses longues et dures qui cognent, piquent et frappent.

Oublie cette vénéneuse histoire qui t’a scratché tout tordu dans un mur.

Assieds-toi, prends une feuille, une gourde, un filet à provisions et prépare tes réserves pour passer un hiver peinard.

Moins de forces déployées, plus de ruses envisagées.

Va ramasser de l’avoine sauvage et du maïs, prépare-toi des infusions, cale-toi dans un bon fauteuil.

Ou alors, développe une relation harmonieuse à ton corps, rectifie tes postures, renforce tes abdominaux et tes fessiers, et va te faire de nouvelles copines à la salle de gym.

Si l’on regarde les choses depuis ce point de vue, il y a une marge de progression. Il n’est jamais trop tard. Future is cool.



En 2017, Frank Micheletti et Charles Robinson imaginaient The Spleen, une grande enquête pop à travers nos intoxications : technologiques, politiques, organiques. L’enquête prenait la forme survoltée d’une succession de tableaux colorés, passant d’un western à une épopée spatiale, un documentaire anatomique, un thriller, etc.


Avec presque quarante dates au compteur, le duo a affiné son écriture collective, sa complicité et son amitié.


Dans No More Spleen, les deux artistes développent leur univers et leur écriture, continuent à enquêter sur un certain état du monde et sur nos si nombreuses façons de nous rendre patraques, défaillants ou cinglés, tout en nous ménageant des échappées, des sursauts, des ruses imparables.



DISTRIBUTION
Conception, écriture, danse et musique : Frank Micheletti et Charles Robinson

PRODUCTION
Kubilai Khan Investigations

COPRODUCTION
Concordan(s)e

ACCUEIL STUDIO
Le Silo (91)
Évreux
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réserver sur le site du théâtre

 

création au théâtre de Châtillon

Groupe Merci | Charles Robinson

du 10 au 12 mars 2022


réservation sur le site du théâtre

 

Dans une hypothèse enchantée, nous quitterions, de temps en temps, nos existences, pour nous projeter dans d’autres : des univers étranges, joueurs, repeuplés de nouvelles figures : des univers numériques.
Nos vies auraient ainsi accès, à volonté, à des extensions troubles.
Revenus à nos bons vieux réels, les pieds sur le bitume, dans nos cuisines, nous garderions dans les cœurs une sorte de petite clandestinité pour ces vies virtuelles qui auraient été les nôtres.
Hé bien, ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé.
Ces vies virtuelles sont descendues en nous. Absolument. Elles ont infusé dans nos appartements, nos cuisines, converti nos existences, déboussolé nos terres.
À présent, nous sommes réellement altérés. Des virtuels nous bipent, nous sermonnent, nous conseillent, nous rappellent à l’ordre, nous enjoignent, nous scrutent, nous évaluent, nous boostent.
Nous sommes débordés par tout ce qui piapiate, tout ce qui annonce, tout ce qui commente, tout ce qui décompte. Nos pas dans la rue, nos pulsations cardiaques, nos agios, nos liens, nos consommations, les jours qui nous restent.
Si l’on en croit la sarabande infinie des chiffres, c’est nous qui avons été numérisés : computés.
Nos secrets, nos pensées, nos séductions, nos péchés se détachent en longues bandes de chiffres, de codes, cryptés : ce qui veut dire que, nous, nous ne savons même plus les lire.
Nous sommes tétanisés. Ce monde qui bruite est un désert. Dans le boucan, notre solitude paraît de plus en plus étendue, et la traversée improbable, pour trouver, de l’autre bord, d’un autre côté, un bras réel à accrocher.
Qu’est-ce qui reste réel ?
Nous sommes assistés.
Nous sommes augmentés.
Nous sommes harnachés de capteurs, de casques, de lunettes, de tirettes, de trucs et de bidules. Et nous n’avons peut-être jamais été aussi handicapés. Nous sentons de moins en moins le vol, de mieux en mieux la chute.
Nos assistants sont domestiques, psychologiques, miniatures, dans la poche, sur la table, à côté du lit, sur l’oreiller.
Face à leur inquiétante présence, tellement concrète, nous sommes réduits aux crises de nerfs (pourquoi ça marche pas !), à la dépression (oh j’en peux plus !), ou à la négociation (s’il te plaît !). Alors nous vociférons :
J’accepte !
J’accepte !
J’accepte !
Pour écarter la nouvelle sollicitation, la nouvelle fenêtre, la recommandation, l’emprise.
J’accepte d’être chevauché par un nouveau démon.
J’accepte de ne pas recevoir davantage de grâce.
J’accepte l’obscurité du monde.
J’accepte d’avoir peur davantage et j’accepte la médication.
J’accepte d’être hanté.
J’accepte d’être vidé.
J’accepte la fin du monde prochaine et je coche la case : pas ma génération.
J’accepte le stage déconnexion : deux jours tout compris.
J’accepte les obsèques de mamie dans le cloud.
J’accepte et j’en crève.

 

J'accepte from Groupe Merci on Vimeo.

 
Texte : Charles Robinson
Mise en scène et conception : Joël Fesel assisté de Louise Tardif
Direction d’acteurs : Georges Campagnac
Création lumière et régie générale : Raphaël Sevet
Création vidéo : Xano Martinez
Création musicale : Boris Billier
Construction : Hadrien Albouy et Stéphane Chipeaux-Dardé
Avec : Catherine Beilin, Georges Campagnac, Marc Ravayrol, Louise Tardif
Production et diffusion : Céline Maufra
Remerciements : Marie-Laure Hée et le Laboratoire « In cookies project »