Un cauchemar, ça n’a jamais existé. Ce qui existe, ce sont les mains qui vous étranglent dans votre sommeil.Retour à Dans les Cités, avec des retrouvailles clandestines, une lecture en plein air, des jeux de feuillage, des mots de passe, etc.
– L’avenir, c’est le bio-hacking. Intervenir directement sur l’ADN et créer des plantes capables de renverser la suprématie des machines. La technologie est très accessible. On peut faire ça ici, dans cet appartement. Aucun problème. Le matos est pas cher du tout.
– Seulement ça pose un grave problème philosophique. Depuis que les hommes jouent aux savants fous, ils n’ont réussi qu’à détruire des espèces.
– Justement, rendons-leur la monnaie de leur pièce. Poussons la logique jusqu’au bout et créons des mutants. De l’ADN viral exterminateur.
– Et si tu détruis les plantes ?
– On ne sait pas ce qui va se passer.
– De toute façon, il est déjà trop tard.
– Peut-être qu’une espèce unique va prendre le dessus sur toutes les autres, devenir proliférante.
– Une espèce assez puissante pour étouffer la planète.
– Ça serait bien.
– Détruire l’humanité.
– Et toutes les espèces animales.
in - Carte protégée en écriture
- cartographie et poésie, espaces de transformation
quand - mardi 28 juin, à partir de 19 heures
où - École nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville
60 Boulevard de la Villette, 75019 Paris
c'est-à-dire - une soirée Périphérie dans le cadre du Marché de la Poésie
à l'invitation de Cécile Portier
avec des installations, performances, lectures, de Anael Chadli, Stéphane Gantelet, Juliette Mézenc, Mathilde Roux, Charles Robinson, Cécile Portier
http://poesie.evous.fr/28-juin-mardi-Ecole-d-architecture-de-Belleville-Cartographie-Poesie-espaces-de-transformation.html
Écrire, dresser une carte : dans les deux cas, il s’agit de faire rentrer le monde dans un espace à deux dimensions, pour mieux s’y situer, s'y déplacer, y agir. Perdre une dimension pour gagner une puissance, tel est notre choix. A qui le déléguons nous?
Aujourd’hui, les représentations de nos espaces à vivre et déambuler s'automatisent. Nous nous voyons proposer des circulations censément plus ergonomiques, plus fonctionnelles. Nous nous voyons proposer le bilan de tous nos comportements : combien de pas faisons nous et pour aller vers où? Nos écarts sont traçables, nous le savons. Nous les réduisons. Dans l’espace physique et social, nos comportements se normalisent. Les traits sur la carte sont tirés tellement droit, tellement fort, que l’espace mental qui s’y accroche encore pourrait bien, lui, se déchirer.
Alors, reprendre la main, déverrouiller cette sorte de carte trop bien protégée en écriture, pour tenter d’étendre de nouveau nos errances et nos vies à la démesure du possible.
Cette soirée de lectures, performances et installations de cartes mentales, poétiques ou politiques, sera elle-même itinérante à l’intérieur de l’Ecole d’architecture de Belleville et de son magnifique jardin, où la friche est faite paysage.