Un oeil ce n'est pas un trou dans une feuille avec un rond

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Chaque année, les Ateliers Beaux-Arts de la ville de Paris forment près de quatre mille étudiants à des techniques multiples : dessin, aquarelle, photographie, création graphique, bande dessinée, modelage, gravure, etc.
Le cycle Un œil ce n’est pas un trou dans une feuille avec un rond, écrit en résidence, rend compte de la formidable énergie, des singularités, des inventions, des doutes, des trouvailles, des aventures, des compétences, des habiletés, des désirs à l’œuvre au cours de ces ateliers.
Ce cycle se décline en une lecture publique, qui prend la forme d’un atelier éphémère en présence d'un modèle, avec lecture de textes à trois voix.

Vous êtes conviés à participer au crépitement sensible de ces moments de création.

Une discussion avec le public suivra la lecture.

Durée : 30 minutes
Avec : Violette Pouzet-Roussel, Patrick André

Bottines de peau claire. Elle grimpe sur le fauteuil à roulettes à l’équilibre instable, qui tangue sous le poids inattendu, et dont elle contrôle la valse lente, par de menus ajustements qui partent du bassin.
Un corps de photographe, ça transforme un siège à roulettes en barque, et une salle de cours en lac.
Mobilité surélevée, glissante.

On se trompe quand on place l’attention sur les outils : sur la machinerie photographique. La photographie, ça débute par le corps de qui photographie.
La photographie de guerre, avec le corps aventurier du combattant qui ne tire pas. La photographie de paysage, avec son corps arpenteur, endurci à la durée et aux parcours. Et même le portrait, avec un corps intime qui met à l’aise, ou un corps de majesté qui cherche à susciter la pose chez le sujet.

Même la question de la visée est une question de corps avant d’être une question d’œil. Les appareils photo numériques avec leur double système de visée proposent deux façons d’être corps. La concentration est très différente selon que l’on regarde l’écran ou un viseur.
Choisir le viseur, c’est choisir un corps dans l’action. Impliqué dans la scène. C’est le plongeon. Tandis que regarder l’écran établit une position distante, à l’écart de la situation : observateur, à la limite presque du spectateur.
On regarde dans le viseur, ou l’on regarde l’écran. Ce n’est pas du tout la même chose. Le second est une position de contrôle. On regarde ce qui se passe. On sélectionne. Tour de contrôle ?
Il y a une facilité technique dans la visée écran, où le plan se compose grâce à un pagayé à vue, qui doit caler l’appareil dans le flux du réel, dans les sources d’images.

rendez-vous aux Ateliers Beaux-Arts, durant les Portes ouvertes
> vendredi 16, 16h00 : Marc Bloch
> vendredi 16, 20h00 : Glacière
> samedi 17, 15h00 : Baudelaire
> samedi 17, 18h00 : Jean Quarré

rendez-vous dans les médiathèques de la ville de Paris
> 14 juin - 17h30 : bibliothèque André Malraux - 112 Rue de Rennes, 75006 Paris
> 25 juin, 15h30 : médiathèque Françoise Sagan - 8 Rue Léon Schwartzenberg, 75010 Paris
> 30 juin, 18h00 : médiathèque Melville - 79 Rue nationale, 75013 Paris
> 30 juin, 19h00 : médiathèque Melville - 79 Rue nationale, 75013 Paris
> 1 juillet, 16h00 : médiathèque Canopée - Forum des Halles, 10 passage de la Canopée, 75001 Paris

Charles Robinson

romancier

travaille dans quatre directions qui souvent s’interpénètrent : l’écriture, la création sonore, la littérature live, la création numérique.