festival insolite musiquemots [et + si affinitÉs]
une production Le Vent des Signes
Avec deux performances littéraires :
Fabrication de la guerre civile - vaudou
9 nov. -- médiathèque de Lorp-SentarailleTu as déjà vu un corps flotter dans l’eau ? Une épaule ? Une épaule, dans une parka ? Une capuche, dans une parka moisie ? Tu as déjà vu l’onde dans l’eau derrière le corps ? Tu as déjà attrapé le vêtement d’une main, et tiré vers toi, et la manche s’est déchirée, et les lambeaux te sont restés entre les doigts, et tu les sens encore, des années après, collés, sur tes phalanges, incrustés sous tes ongles, incrustés dans ta peau ?
Infinite Loss
avec Guillaume Ertaud17 nov. -- Le Vent des Signes
À quoi le naufragé pourrait-il se tenir accroché, sinon à l’échec ? L’échec de cette relation-là, unique. Incapacité à réaliser, à maintenir une relation, en général. Incapacité qui s’ajoute aux échecs passés et y renvoient. Voilà ton bois flotté, ton mat déchiqueté, qui explique pourquoi la personne abandonnée est toujours vaguement antipathique aux tiers, pourquoi elle apparaît sale. La rupture est un miroir. Un miroir partiel. L’image est objectivement fausse, mais elle est réelle, et là où tu devrais être tout entier occupé par la pensée de l’autre, cette image vénéneuse empoisonne tes pensées. Ce que tu es dans la rupture. Ce qui de toi signe et cause la rupture. Ta propre faute d’exister, la manière fautive dont tu es. Tu t’y accroches dans le naufrage, et tu lui voues une haine absolue. Ce qui a été repoussé. Ce qui n’a pas été aimé. L’affreuse boule de personnalité et de blessures anciennes que tu cherches à dissimuler, que tu devras dissimuler. Ce que tu embarques dans chaque histoire, et que la rupture dévoile une fois de plus, par un grand tour de magicien tirant d’un coup sec le voile dont tu croyais être couvert.