MistAKE -- Unica Zürn

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Bientôt on va voire dans le ciel un numero du cirque formidable.
MistAKE se partage entre deux types d’écrits. La seconde série correspond à la veine froide, analytique, contemplant sa propre condition folle. Une écriture de double penché sur l’épaule, qui observe la chute et la comprend, qui double les sentiments de colère et de rage, d’impuissance, les douleurs, les hallucinations et les délires interprétant.
La première veine réalise une dupe solaire, une sorte de joie dans l’écriture. Moment infiniment trompeur de l’extase, où la foliesse bat dans le monde comme un pouls. Où l’univers est un don accordé à la folie. Un don que la psychose fait rayonner de sa joie vive et maladive, tout embraisée de fièvre. Un monde qui se déploie en spectacle au hasard bienveillant, un monde hypnotique où la pensée frappe comme un tambour, sur un rythme évident. La joie y est souveraine, récompensée. Gracieuse, la folie est jeune fille. Le monde est libéré des raisons, des ordres. Il produit un jeu de questions et de surprises. Au diapason, Unica Zürn répond du tac au tac, mi fuite mi danse. Légère.
Cette dupe solaire tombe comme la voile sur le bateau lorsque le vent cesse de souffler. C’est pourquoi ces textes ont des fins abruptes. Finir douloureusement est leur condition même. Finir, douleur, effondrement, sont l’avers de la médaille dont la joie est le droit.

Dans ses parties « mal-écrites », où le texte est jeté sur la page comme autant de coups de crayon, gestes affranchis des contraintes d’une langue, ce qui frappe, c’est l’autorité qui accompagne l’écriture : l’autorité n’est plus conférée par la langue, elle n’est plus latente dans la langue et endossée par l’auteur, l’autorité est dans la voix.

L’écriture est désengoncée de la langue, ce qu’on peut dire aussi de certains textes d’Artaud.
Enfin : il sait. C'est l'essentiel, quelquun, qui sai la vérité sur elle.
Et les possibilité – Tout.
(...)
La prochaine phrase du medcin d'Essen : à tout prix, elle veut changer sa vie. Mais regardez donc un peu les asiles : l'hommes et femmes – les milliers – Ils sont tous arriver en plein nuages – C'est surement beau pour elle, d'être folle – Mais apres ? Après c'est la chute.
Maintenant elle vole, tout va bien pour elle.

le malheur pour elle commence avec les calmements. Fini tout la poésie.

Charles Robinson

romancier

travaille dans quatre directions qui souvent s’interpénètrent : l’écriture, la création sonore, la littérature live, la création numérique.